Après avoir mis à l’honneur l’anglais en 2023 et l’espagnol cette année, le directeur du Festival, Tiago Rodrigues, a choisi l’arabe pour la prochaine édition. Il souhaite ainsi célébrer l’importance et la richesse de cette langue dans la littérature, la musique et la poésie.
Le choix de l’arabe par le directeur du Festival d’Avignon, a été fait bien avant le terrible attentat terroriste du Hamas le 7 octobre 2023 et la riposte implacable d’Israël. L’arabe figurait dès 2022 sur la liste de Tiago Rodrigues, en raison de sa grande richesse patrimoniale et de sa diversité dans la création contemporaine.
Les événements tragiques actuels ont naturellement fait réfléchir et hésiter Tiago Rodrigues. « Le choix d’une langue au festival ne se fait pas au détriment d’une autre langue, explique-t-il. Il dépend beaucoup du dialogue avec les artistes de cette langue, d’une véritable volonté de partage des connaissances et des arts. Il ne faut pas oublier que bien avant l’islam, la langue arabe a permis de préserver et de transmettre la langue grecque, ses philosophes, ses savants, et a ainsi aidé à préserver une certaine idée de l’Europe. Le festival ne doit pas être pris en otage des événements politiques. C’est comme si l’on disait aujourd’hui que le russe est une langue d’oppression à cause de la guerre en Ukraine… Le portugais, par exemple, est nourri par la langue arabe, tout comme l’espagnol ; et en français, plus de 800 mots en sont directement issus. C’est un héritage souvent invisible, mais que l’on ne peut nier. Tout comme on ne peut négliger l’importance de la littérature arabe, de la poésie et de la musique arabes, du Moyen-Orient à l’Afrique du Nord. Il y a un an, j’ai donc entamé un dialogue avec l’ancien ministre de la Culture Jack Lang et l’Institut du monde arabe qu’il préside depuis 2013. Il a immédiatement accepté de collaborer avec nous. » a déclaré le directeur du Festival d’Avignon lors d’une rencontre avec la presse et le public.
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