Le Poétobus : quand la poésie monte à bord

Photos : © La Factorie

Parcourir les routes avec des vers dans les valises : voilà le pari poétique du Poétobus. Né d’un besoin de proximité, ce projet itinérant sillonne, depuis deux ans, les territoires pour faire vibrer la langue là où elle se fait rare.

Il fallait oser y croire. Imaginer qu’un jour, la poésie prenne la route, qu’elle s’arrête sur les parkings d’écoles, au pied des centres culturels ou à la lisière des festivals, pour y semer des mots. Julie, cheville ouvrière de ce projet original, en a fait une mission : rapprocher la poésie des publics les plus éloignés, au sens géographique comme symbolique.

À ses côtés, Marie, médiatrice précieuse et créative, co-construit les ateliers, conçoit les jeux d’écriture et accompagne chaque sortie avec une exigence à la fois pédagogique et poétique. À deux, elles forment le cœur battant du Poétobus.

Ce projet ambitieux est porté par la Factorie – Maison de Poésie de Normandie, qui l’a vu naître, l’a structuré, et continue de l’accompagner avec ferveur. La Factorie fournit non seulement un ancrage institutionnel, mais aussi un réseau de poètes, un soutien logistique et une vision artistique.

Genèse d’un véhicule pas comme les autres

L’idée du Poétobus est née d’un double constat : d’un côté, l’impossibilité d’accéder à certaines structures pendant la crise sanitaire ; de l’autre, un souvenir d’enfance – celui d’un bibliobus qui, chaque mercredi, apportait aux villages reculés une promesse d’évasion. Ce souvenir, mêlé à celui d’une grand-mère tombée en allant à la bibliothèque, a fait naître chez Julie une intuition : « Il faut que la culture aille vers les gens, pas l’inverse. »

Avec le soutien enthousiaste de la Factorie, un mécénat décroché auprès du Crédit Agricole et des mois de recherches pour trouver le véhicule parfait, le Poétobus voit enfin le jour. Pas une simple caravane, mais un lieu autonome, mobile, pensé pour l’accueil et l’animation autour de la poésie.

Un bus, mille fonctions

Le Poétobus, c’est un espace d’ateliers d’écriture, une scène de lectures publiques, un mini-studio d’enregistrement, une bibliothèque roulante. Il intervient dans les écoles, les festivals, les centres culturels, les quartiers. Julie le pilote, l’installe, le programme. Marie l’accompagne dans chaque virée et imagine des ateliers sur mesure selon le public, l’âge, le contexte.

Jeux d’écriture, collages poétiques, jeux collectifs de création : les deux animatrices conçoivent à quatre mains un catalogue d’activités adaptable, vivant, évolutif. Leur mot d’ordre : faire tomber les barrières. Même les plus sceptiques finissent par écrire, lire, rêver. Et souvent, par se surprendre eux-mêmes.

Une économie fragile mais inventive

Soutenu au départ par le mécénat, le Poétobus vit aujourd’hui grâce à ses prestations : écoles, collectivités ou festivals passent commande, reçoivent un devis, adaptent selon leurs budgets. « On troque aussi parfois, comme avec la ludothèque de Louviers. On échange une journée d’animation contre une présence à leur festival. » Une souplesse qui permet au Poétobus de rester fidèle à son esprit : rendre la culture vivante et mobile.

Un projet pionnier… et réellement itinérant

À ce jour, aucun autre Poétobus ne sillonne les routes. Et ce n’est pas qu’une formule. Il traverse la Normandie, fait escale en région parisienne pour le festival Du haut des cimes, pousse jusqu’à Bruxelles, où il participe cette année au Fiestival Maelström, grand rendez-vous de la poésie francophone.

Mais l’équipe n’en fait pas une chasse gardée. Bien au contraire. « Si quelqu’un lit cet article et veut faire la même chose : qu’il m’appelle ! L’idéal serait une flotte de Poétobus partout en France. » Car la mission reste la même : faire rayonner la poésie là où on ne l’attend pas.

Et demain ?

Avec des tournées concentrées entre avril et septembre, le Poétobus multiplie les interventions sur des festivals (Les Embarqués, Lez’arts à la mare…), en milieu scolaire, et parfois pour des actions plus ponctuelles. Et pourquoi pas investir aussi les séminaires d’entreprise, les zones rurales isolées, les territoires oubliés.

Le Poétobus n’est pas seulement un outil culturel : c’est une fabrique de liens, un creuset de mots partagés, un atelier d’émotions. Il s’arrête là où la poésie manque, et laisse derrière lui un peu plus que des vers : une trace, une ouverture, un souffle.

Julie Le Meur

Le Poétobus… pratique 

Que transporte le Poètobus ?

• Poésie en format papier ou audio (pour les grands et les petits)
• Jeux de société
• Matériel de dessin
• Studio d’enregistrement

Où trouver le Poètobus dans les prochains jours ?

• Vendredi 23 Mai : Val-De-Reuil   « Ville Fleurie » .
• Samedi 24 mai : Val-De-Reuil « Poesia ».

• Dimanche 25 Mai : Val-de-Reuil « Poesia ».
• Lundi 26 mai : Médiathèque Gournay-en-Bray « Poesia & Terres de paroles ».
• Mardi 27 mai : Amiens « Poesia & festival Le rayon Vert ».
• Jeudi 28 mai : Arras « Poesia & Maison de Poésie de Hautes de France ».
• Vendredi 30 mai : Bruxelles « Poesia & Fiestival ».
• Samedi 31 mai : Bruxelles « Poesia & Fiestival ».
• Samedi 7 juin : Ménilmontant « Festival du Haut des Cimes ».
• Dimanche 8 juin : Ménilmontant « Festival du Haut des Cimes ».
• Samedi 14 juin : Léry-Poses : « Festival Les Embarqués ».
• Dimanche 15 juin : Léry-Poses : « Festival Les Embarqués ».
• Samedi 21 juin : Léry : « La rue aux enfants ».
• Vendredi 11 Juillet : Grandparigny, évènement à la cidrerie, Les vergers de L’Yvandre.
• Jeudi 17 juillet : Val-De-Reuil, évènement Cin’été.
• Samedi 27 Septembre : Claville, Festival « lez’arts à la mare ».
• Dimanche 28 Septembre : Claville, Festival « Lez’arts à la mare ».
• Vendredi 31 Octobre : Val De Reuil, MJA en partenariat avec la ludothèque de Louviers.

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