07 Août Le Média Poétique : Instagram comme agora de la poésie contemporaine
Né d’une rencontre virtuelle, Le Média Poétique fédère aujourd’hui une communauté de passionnés sur Instagram. Derrière ce projet, deux jeunes femmes, Marie et Héloïse, qui allient stratégie digitale, sens graphique et amour de la poésie. Plongée dans l’histoire d’un duo qui réinvente la diffusion des vers à l’ère des réseaux sociaux
Une idée née d’un simple échange
« On se connaissait à peine, et puis au détour d’une conversation en ligne, on a commencé à rêver de créer quelque chose autour de la poésie », se souvient Marie.
Un constat commun s’impose : à quelques très rares exceptions, aucun média n’existe sur Instagram pour mettre en lumière la poésie contemporaine, qu’elle soit amateur ou professionnelle. « On s’est dit qu’il fallait créer cet espace », ajoute Héloïse.
Toutes deux diplômées en communication, les jeunes femmes savent utiliser les codes des réseaux sociaux. Instagram s’impose : visuel, rapide et fédérateur. Quinze jours plus tard, Le Média Poétique est lancé. Avec sa charte graphique soignée, ses contenus réguliers et une ligne éditoriale claire, le compte attire très vite une communauté curieuse.
Un duo complémentaire, malgré la distance
Marie, basée à Grenoble, gère la stratégie éditoriale et la rédaction ; Héloïse, installée à Bordeaux, imagine l’identité visuelle et les publications. Elles ne se sont jamais vues « en vrai », mais s’organisent comme si elles partageaient le même bureau : calendrier éditorial partagé, outils collaboratifs et échanges quotidiens.
« On a chacune nos compétences et ça fonctionne : Marie a une vision stratégique, moi j’ai le sens du graphisme », explique Héloïse. Un binôme soudé par l’amitié autant que par la passion du projet.
Instagram comme vitrine de la poésie
Trois fois par semaine au lancement, puis deux aujourd’hui, Le Média Poétique publie des interviews, des critiques de recueils, des coups de cœur et des actualités du secteur. Le média a déjà noué des partenariats avec des maisons d’édition comme Bruno Doucey Éditions, confirmant son rôle de relais auprès du monde poétique.
Leur audience ? Des passionnés de tous âges, mais aussi de nombreux jeunes qui découvrent la poésie sous un format court et vivant. « On reçoit même chaque jour des poèmes spontanés en messages privés, certains nous prennent pour une maison d’édition ! », sourit Marie.
Faire vivre le projet : un défi économique
Le duo le sait : transformer le média en source de revenus reste compliqué. « La poésie est un secteur de niche, difficilement monétisable », reconnaît Marie. Pour l’heure, Le Média Poétique demeure un projet passion, porté en parallèle de leurs activités professionnelles.
Mais des exemples inspirants émergent. Comme celui d’Hadrien de Crottins Verbaux, poète et organisateur d’événements à Paris, qui a réussi à créer des formats économiques autour de la poésie. « C’est encourageant : il y a peut-être un modèle à inventer », estime Héloïse.
Et après ?
Pas question pour l’instant de quitter Instagram, « Nous voulons rassembler sans entrer en concurrence avec les autres acteurs », insistent-elles. Une philosophie de complémentarité, dans un univers poétique parfois cloisonné.
En un peu plus d’un an, Marie et Héloïse ont prouvé qu’un média poétique pouvait s’ancrer dans l’ère du numérique. Leur secret : un ton simple, des visuels léchés et une véritable communauté. « C’est chronophage, mais ça nous rend heureuses », résume Marie.
Et si la poésie avait enfin trouvé sa place sur les réseaux ?
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