La mort comme exercice de style. Un gisant résurgent, pas si catholique, « fait de l’oraison avec sa vie » pour bien réussir sa sortie.
Dans un texte ultra contemporain et tiré au cordeau, Pierre de Cordova flirte avec les contraires et nous propose une démystification poétique qui n’invalide pas le beau, bien au contraire. Ce stand-up poétique à trois voix et en trois actes mêle l’humour, le grave, la beauté mélancolique et une grivoise impudeur qui ferait rougir les âmes puritaines.
Ou quand dans une même salle d’attente funéraire l’esprit de Paul Valéry se mêle à des airs de Djadja, cela donne une œuvre aussi raffinée que tendrement sarcastique.
À dévorer tout en prenant le temps de savourer.
Résumé : Un homme meurt d’être quitté par une femme. Sous la pierre qui est tombale, il raconte son histoire. Il aimerait que celle-ci devienne un livre, une oraison à paraître. Une pierre, deux corps, celui du gisant quitté et celui de l’écrivain qui ressuscite. Assis près du marbre, un éditeur commente. Il veille à la bienséance du texte et à la clarté du style. Il détaille les conditions d’un déroulement optimal pour la lecture au crématorium. Le récit partira d’une seule lettre, la première, la lettre A. Les images s’y accumulent. Trois actes et trois personnages : Pierre l’écrivain, L’Éditeur, conseiller funéraire et Nadja, l’oratrice d’oraison, désignée pour le jour J. La narration sera théâtrale. Ce recueil est une cérémonie. C’est aussi une histoire d’amour. Elle s’empale dans la littérature. On ne meurt jamais seul dans le sens d’une oraison amoureuse. Stand-up.
Pas de commentaire