

Au Festival Off d’Avignon, dans la pénombre d’un plateau dépouillé, un homme fait son entrée. Sobrement vêtu, il ne s’efface pas derrière un personnage : il est Victor Hugo. Avec son spectacle “Victor Hugo : un géant dans un siècle”, Pierre Jouvencel signe une véritable performance littéraire et théâtrale.
Auteur et interprète, Pierre Jouvencel plonge dans l’intimité et la grandeur politique d’Hugo. Le spectacle retrace la trajectoire du poète, de ses débuts romantiques à son engagement politique, en passant par ses drames personnels, sans jamais céder à la lourdeur biographique. Jouvencel a choisi d’alterner monologues, treize poèmes emblématiques (“Ruy Blas”, “Hernani”, “Les Contemplations”) et deux discours historiques sur la peine de mort et la misère sociale, prononcés par Hugo à l’Assemblée.
Jouvencel n’imite pas Victor Hugo ; il l’incarne. Il en restitue la grandeur, l’humanité, la douleur et l’élan visionnaire, sans jamais tomber dans l’esbroufe. Sa diction claire et son engagement corporel minimaliste laissent toute la place à la puissance du texte. À travers ses choix de poèmes et discours, il dévoile un Hugo complexe : amoureux infidèle mais grand-père aimant, orateur de génie, défenseur des plus faibles et prophète républicain.
Programmé au Festival OFF d’Avignon 2023, le spectacle est repris cet été 2025 au Théâtre des 3S, à 17h10 les jours pairs, jusqu’au 26 juillet. Sa forme épurée séduit aussi bien les enseignants et leurs classes que les spectateurs férus de littérature et d’histoire. La critique souligne la justesse de son interprétation et la pertinence pédagogique de la pièce, qui fait (re)découvrir Hugo sous un angle à la fois intime et politique.
Avec “Victor Hugo : un géant dans un siècle”, Pierre Jouvencel redonne corps à un monument littéraire qui, au-delà des études scolaires, interroge toujours notre époque. Sans artifice ni lourdeur, le spectacle replace Victor Hugo là où il n’a jamais cessé d’être : au cœur de la pensée républicaine, de la justice sociale et de la puissance poétique.
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