Contre vents et marées

par Patrick Verschueren, Président de la Fédération des Maisons de Poésie et éditeur

« Jamais ne me suis liée à un seul homme.
C’est un empire qu’il me faut !
Celui de l’Esprit pur,
Celui qui ose aller
tout seul,
Celui qui marche dans le grand vent,
la tête un peu courbée,
les yeux à peine ouverts,
C’est ainsi que l’on avance... Sans savoir très bien où l’on va. »

Anita Conti

« Quand je fais quelque chose, je m’y implique totalement. Et peu à peu, j’ai lâché ce que je faisais ailleurs. La poésie m’apportait trop pour que je reparte. »

F. W. Nietzsche

En dépit des avis de tempête qui se multiplient, la fédération des Maisons de Poésie ne cède pas un millimètre de voilure et pousse même le bouchon plus loin en accueillant d’autres passagers à son bord.

Parce qu’en ces temps incertains (mais a-t-on déjà connu des temps certains ?) , où l’économie voudrait s’imposer comme seul langage possible, un véritable besoin de poésie se fait sentir.

Et c’est heureux. Parce que la poésie n’a pas peur des tempêtes. Ni des profondeurs. Parce qu’elle ose  plonger au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau (pour ne citer que Baudelaire). Parce qu’aujourd’hui, dans la raréfaction des paroles humaines, dans le silence assourdissant des réseaux artificiellement intelligent, elle continue de faire entendre une voix dissonante en rappelant qu’il n’est pas de survie possible en deçà de l’économie.

L’automne pointe son nez et avec lui, un tout nouvel événement imaginé par la Maison de la Poésie de Montpellier : LES POÈTES FONT LEUR RENTRÉE. Une façon de mettre la poésie sur un grand pied dans une rentrée littéraire qui ne l’évoque que trop rarement.

Et puis, autre grande révélation : la fédération emboite le pas de l’Espace Pandora et de la Maison André Breton pour inventer une cinquième saison qui ose, malgré les circonstances, célébrer la beauté du monde.

Demain n’est pas encore écrit. Devant nous, des pages encore blanches. Ne les abandonnons  pas aux mains des comptables.

Désormais, La France compte comme premier ministre son ancien ministre des armées. Est-ce un signe des temps ?  « Je reconnais l’état de guerre lorsque les ponts sont coupés entre les mots » écrivait Henri Pichette. Pour les recoller, il nous reste la poésie.

Patrick Verschueren

Après une formation scientifique il bifurque vers le théâtre et devient comédien. Dans les années 90, Il s’oriente vers la mise en scène et dirige une vingtaine de pièces en France, Allemagne, États-Unis, Angleterre  Turquie et Macédoine. Sa dernière mise en scène (Globalna Komedia de J. Plevnes) se joue encore au théâtre Satirique de Sofia (Bulgarie)

En septembre 2015, il décide d’abandonner le théâtre pour se vouer à la poésie. Il ouvre alors la Maison de Poésie de Normandie (la FACTORIE) où il accueille de nombreux poètes en résidence.  En 2021, il devient éditeur en reprenant avec Nadine Buraud la maison d’édition belge Les Carnets du Dessert de Lune.

Il est actuellement administrateur de la Maison de la Poésie et de l’Oralité de Rouen et Président de la Fédération des Maisons de Poésie.

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