18 Sep Prix Alain Bosquet 2025
Le Prix Alain Bosquet 2025 a consacré, mercredi 17 septembre à Paris, deux voix poétiques radicalement singulières : le Français Henri Droguet pour Petits arrangements avec les mots et la Portugaise Raquel Nobre Guerra pour Division de la joie, traduit du portugais par João Viegas. La remise s’est tenue dans les salons des éditions Gallimard, en présence du jury présidé par Isabelle Gallimard, aux côtés de Claudine Helft, Vénus Khoury-Ghata, Hervé-Pierre Lambert, Yves Namur, Jean Orizet et Lionel Ray.
Ce prix met à l’honneur deux œuvres qui affirment chacune, à leur manière, la puissance de la poésie contemporaine.
Henri Droguet : les mots à vif
Poète breton né en 1944, Henri Droguet poursuit avec Petits arrangements avec les mots une œuvre marquée par une langue dense, rugueuse, tendue vers l’essentiel. L’écriture, traversée d’images abruptes et de fulgurances, explore la matière du langage comme on s’attaque à un bloc brut, refusant toute concession au lyrisme convenu. Sa distinction par le Prix Alain Bosquet 2025 résonne comme une reconnaissance de cette exigence, forgée au fil de décennies de publications.
Raquel Nobre Guerra : une joie fragmentée et traduite
Avec Division de la joie, publié en édition bilingue aux Carnets du Dessert de Lune, la Portugaise Raquel Nobre Guerra impose une voix singulière, capable de conjuguer intensité intime et portée collective. La traduction française de João Viegas ouvre ce recueil à un lectorat élargi et met en lumière une écriture qui scrute les fissures du bonheur, ses partages, ses éclats comme ses pertes. En faisant dialoguer portugais et français dans cette édition parallèle, le livre souligne l’universalité de thèmes profondément humains : désir, vulnérabilité, résistance.
Un prix fidèle à son esprit d’ouverture
Créé en 1999 par Antoine Gallimard en hommage au poète Alain Bosquet (1919-1998), le prix se distingue par sa fidélité à la poésie, dans un paysage littéraire souvent dominé par le roman. Après avoir distingué Patrice Delbourg et Aleš Šteger en 2024, le cru 2025 affirme une nouvelle fois son ouverture : célébrer la diversité des écritures, la richesse des langues et la force d’une littérature qui continue de surprendre.
En couronnant Henri Droguet et Raquel Nobre Guerra, le jury trace une ligne claire : la poésie n’est pas un refuge discret, mais un espace de résistance et de création, où se déchiffrent les tensions et les joies de notre temps.
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