Quand les rames riment

Photo : © Éditions Bruno Doucey
Cent poèmes pour voyager
Collectif – Éditions Bruno Doucey

Depuis quelques jours, les couloirs du métro parisien se mettent à bruisser d’autre chose que de rames et de portiques : des mots. Des mots écrits par des voyageurs, des collégiens, des grand-mères, des étudiants, des amoureux du slam ou du haïku. Résultat : près de 13 500 participants au Grand Prix de Poésie de la RATP 2025. Et un livre, publié le 22 août, qui les réunit : Cent poèmes pour voyager.

Un recueil de métro, de bus et de rêves

128 pages, format poche (17 × 13 cm), poids plume (114 g), prix mini (10 €). De quoi tenir dans une poche de manteau ou dans un sac déjà trop plein. Le pari est simple : offrir, dans un petit livre, une respiration au milieu du quotidien.

Les cent finalistes retenus composent une anthologie éclectique : vers libres, rimes, prose poétique, haïkus minimalistes ou textes à scander comme du slam.

Alexis Michalik en chef d’orchestre

À la baguette de ce projet, un visage connu du théâtre et du cinéma français : Alexis Michalik, président du jury. Dans sa préface, il décrit le miracle de ces instants poétiques surgis en pleine rame :

« Ces mots seront les vôtres, un peu de poésie
pour bercer de rêveries ceux qui lèvent les yeux.. »

Une façon de rappeler que la poésie n’est pas réservée aux bibliothèques silencieuses mais qu’elle peut se faufiler entre deux annonces de stations.

Des poèmes pour tous, partout

Là est la force de ce concours, et du livre qui en est issu : abolir les frontières. Entre générations, entre styles, entre disciplines. On y croise des voix adolescentes qui cherchent leur souffle, des slameurs qui claquent leurs rimes, des anonymes qui, en trois lignes, parviennent à dire le vertige d’un instant.

C’est cette diversité que le livre célèbre. Une pluralité de voix qui, ensemble, inventent une façon contemporaine de faire exister la poésie – au milieu du bruit, et peut-être contre lui.

Dernier détail, qui n’en est pas un : les droits issus de l’ouvrage servent à financer des initiatives en faveur de l’accès à la poésie.

Parce que ce livre est une capsule d’air frais. Parce qu’il transforme les stations bondées en haltes poétiques. Parce qu’il rappelle qu’un poème, parfois, tient dans une poche et dans une minute d’attention.

En 2025, la poésie descend dans le métro. Et elle ne demande qu’une chose : qu’on monte à bord.

Pas de commentaire

Postez un commentaire

#SUIVEZ-NOUS SUR INSTAGRAM
Review Your Cart
0
Add Coupon Code
Subtotal