En octobre, Trois-Rivières se fait capitale de la poésie

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Informations pratiques

  • Dates :
    – 3 au 12 octobre
  • Lieu :
    Festival International de la Poésie
    1497, rue Laviolette, c.p.335
    Trois-Rivières (Québec)

Du 3 au 12 octobre prochains, la Mauricie vibre au rythme des vers : cent poètes, deux cents événements, lectures dans l’espace urbain, ateliers littéraires, soirées de « jazz-poésie » ou d’« électro-poésie ». Le Festival international de la poésie de Trois-Rivières, au Canada, célèbre cette année ses 41 ans, dans une dynamique de « confluences poétiques » portée par une nouvelle codirection.

Une codirection qui redessine le rythme

Pour la première fois, le festival sera mené par une double direction : Eveline Charland (direction artistique) et Étienne Poirier (direction administrative), dont la mutualisation avec le Salon du livre local marque une volonté de structuration renouvelée. Le duo veut faire vivre le festival et la ville.

Cette approche collaborative s’affiche dans les choix : plus de lieux divers (bars, cafés, musées, librairies, prisons anciennes), un chapiteau repensé au 1260, rue Notre-Dame, une boutique éphémère, des causeries chaque midi à la librairie Poirier, voire une soirée dansante mêlant poésie et électro. Il s’agit de démultiplier les portes d’entrée vers la poésie, de bousculer les attendus — exactement ce que promet l’idée de confluences

Confluences : le thème comme fil rouge

Cette 41ᵉ édition s’articule autour du mot-clé confluences, dans toutes ses déclinaisons : rencontres, croisements, mixité, décloisonnements littéraires et artistiques. Le festival fait converger des voix locales (Marie-Josée Ayotte, Guy Marchamps, Sylvie Poisson, etc.) et internationales (poètes du Sénégal, d’Iran, d’Italie, du Mexique, de Hongrie), dans une programmation qui invite à élargir les fréquences poétiques.

Importante nouveauté : l’existence parallèle du OFF Festival de poésie, tribune pour les voix émergentes et les éditeurs indépendants, qui se tient du 9 au 12 octobre au cœur de Trois-Rivières. Le OFF s’inscrit dans une logique de complémentarité, voire de cohabitation fructueuse — « un OFF, c’est bon pour la poésie et quand c’est bon pour la poésie… c’est bon pour tout le monde », rappelle l’équipe.

Une ville et un festival intriqués

On ne saurait dissocier Trois-Rivières et la poésie. Selon Étienne Poirier, le festival est né d’une « équation claire » : Poésie = Trois-Rivières. Le festival investit la ville — rues, bibliothèques, prison historique, cafés — pour que la poésie ne soit pas seulement spectacle mais présence vivante dans le quotidien. Cette stratégie vise à rendre l’événement accessible, visible, un marqueur culturel local autant qu’un moment international.

La nouvelle codirection entend offrir une saison renouvelée sans rompre avec l’héritage. Elle veut à la fois pérenniser les succès du passé (soirée jazz-poésie, lectures dans les lieux traditionnels) et injecter des audaces : causeries midi, chapiteau transformé, électro-poésie, boutique-plateforme pour les poètes.

Un festival de poésie ne se mesure pas seulement à son ampleur quantitative, mais à sa capacité à toucher des publics divers, à renouveler les formes, à faciliter l’émergence. La codirection Charland–Poirier mise sur la collaboration, la mise en visibilité des voix émergentes, et la porosité entre le festival et la ville.

Mais le pari est exigeant : jamais le risque n’est nul. Multiplier les lieux et les formats implique une logistique plus complexe, une cohérence à maintenir entre avant-garde et tradition, entre audace et lisibilité pour le public non initié. Le volet OFF, s’il complète efficacement l’offre, devra veiller à ne pas fragmenter l’attention ou créer des poches d’isolement.

Jusqu’ici, la programmation 2025 témoigne d’une ambition claire : faire de Trois-Rivières une plateforme de poésie vivante.

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