François Cheng, lauréat du Prix Rotary-Pen Club de Poésie

Photo : Catherine Hélie © Editions Gallimard.

Le 4 octobre, le Prix international Rotary-Pen Club de Poésie a été remis à François Cheng pour « Suite orphique ». 99 quatrains chez Gallimard.

François Cheng, poète, romancier et académicien français d’origine chinoise, incarne un dialogue profond entre les cultures orientale et occidentale. Né en 1929 à Nanchang, en Chine, il émigre en France en 1948, où il s’imprègne de la langue et de la littérature française, tout en conservant un lien intime avec sa culture d’origine. Cette double appartenance nourrit une œuvre empreinte de spiritualité et de recherche de l’harmonie, où la beauté et le mystère de l’existence sont au cœur de sa poésie.

Élu à l’Académie française en 2002, Cheng est le premier académicien d’origine asiatique. Sa poésie, à la fois sobre et mystique, explore les thèmes de la nature, de la vie, et de la mort, avec une sensibilité qui reflète l’influence du taoïsme et du bouddhisme. Ses recueils, comme « Double chant » et « La vraie gloire est ici », allient la précision du mot à une quête de vérité intérieure.

Dans son recueil « Suite orphique », composé de 99 quatrains, François Cheng nous offre un moment de grâce littéraire. À travers des poèmes qui abordent la mort et les disparus, c’est pourtant une joie profonde qui émane de ses pages. Cheng parvient à concilier la tristesse inévitable de la finitude des êtres avec une célébration de la vie et du renouveau. Ce n’est pas un hasard s’il se tourne vers le mythe d’Orphée, symbole de la persistance de l’amour au-delà de la mort.

À lire

Je respire sous la pierre
François Cheng – Suite orphique. 99 quatrains – Postface de Daniel-Henri Pageaux – Éditions Gallimard

Voici 99 quatrains écrits ces dernières années, poursuite intense de la méditation poétique de François Cheng, réaffirmation de la vie et du sens dans la confrontation à la mort. Geste « testamentaire », dirait-on si la clarté ne l’emportait pas toujours. On connaît l’art subtil et inégalable de François Cheng : simplicité, fluidité et limpidité ouvrant miraculeusement sur une pensée vaste et profonde. Le mythe d’Orphée est ici interprété et réinventé comme un retournement de la mort vers la vie dans une étonnante synthèse qui met le mythe grec en regard du taoïsme et du christianisme. Cette parole ouverte et généreuse est pour le lecteur comme l’émouvante confidence d’un penseur-poète qui n’a de cesse de célébrer la vie.

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