Lucien Francœur, poète et rockeur, s’est éteint à 76 ans, laissant un héritage inoubliable dans la culture québécoise. Artiste inclassable, il s’est démarqué par sa liberté farouche et son engagement à exprimer une vision authentique du monde.
Francœur a suivi les pas de ses idoles littéraires dès l’adolescence. Fasciné par Rimbaud et Verlaine, il a vécu intensément l’expérience de la poésie, autant dans les rues de New York que dans les nuits poétiques montréalaises. Sa carrière a pris un tournant décisif en 1974 lorsqu’il fonde Aut’Chose, un groupe rock provocateur qui redéfinit le paysage musical québécois. Échappant au nationalisme ambiant, Aut’Chose s’impose avec des textes crûs, inspirés par Jim Morrison et Lou Reed, et des morceaux devenus mythiques comme Le freak de Montréal.
Au-delà de la scène, Francœur a également marqué des générations d’élèves en tant que professeur de français. Sa soif d’apprendre et de transmettre a fait de lui une figure emblématique de l’enseignement, malgré son allure de rockeur égaré. Dans les années 1980, il revient à ses racines de la contre-culture en devenant animateur radio, trouvant ainsi un nouveau moyen de diffuser son amour du rock.
Mais Lucien Francœur, c’était aussi l’errance et les excès. Dans son dernier tiers de vie, les drogues et les démons n’ont cessé de le hanter, bien qu’il ait tenté, pour sa fille, d’adopter une vie plus sage. Au fil des années, il est demeuré cet être contradictoire, tiraillé entre le succès populaire et la contre-culture, entre la lumière des projecteurs et la solitude de l’artiste.
Ainsi, Lucien Francœur s’éteint comme il a vécu : à la fois rebelle et attachant, fidèle à son insatiable désir de liberté. Il laisse derrière lui une œuvre marquée par le feu de la poésie et de la musique, l’empreinte indélébile d’un rockeur poétique dans l’âme.
Avec son parcours unique et une œuvre remarquable, Lucien Francoeur est un homme aux mille facettes. À travers le regard de sa fille Virginie, dont la naissance bouscula son itinéraire de vie, FRANCŒUR : On achève bien les rockers propose un regard inusité sur Lucien Francœur.
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