
31 Mar Mathilde Vermer : la poésie est un acte de révolte
Qu’elle intervienne en entreprise, sur les réseaux sociaux ou à travers son podcast, Mathilde Vermer défend une poésie vivante, féministe, politique et profondément humaine. À travers ses mots, elle invite à ralentir, à contempler et à résister.
Un choc littéraire qui change tout
La poésie est entrée dans la vie de Mathilde Vermer autour de la vingtaine, alors qu’elle écrivait déjà de la fiction depuis plusieurs années. « J’ai eu un choc, se souvient-elle. Un jour, un recueil de Paul Éluard m’est tombé entre les mains et j’ai été éblouie par les images maniées par le poète. J’ai instantanément senti que la fréquentation de la poésie allait m’ouvrir des voies neuves pour mon écriture et pour mon être. » Ce moment clé a marqué le début d’un cheminement poétique profond et intime.
De la poésie intuitive à la transmission
En 2016, lors de la chute d’Alep en Syrie, Mathilde est bouleversée. « Cette nuit-là, je n’ai pas pu dormir. J’ai ouvert un recueil de Mahmoud Darwich (Poète palestinien né en 1941 et décédé en 2008) en quête de réconfort. » Cette rencontre littéraire se transforme en acte de partage : elle publie un extrait sur les réseaux sociaux et constate l’impact immédiat. Très vite, elle initie un rendez-vous hebdomadaire où elle associe un poème à une œuvre picturale, offrant ainsi « deux clés de lecture » pour entrer dans la poésie.
Avec le temps, ce travail de diffusion poétique s’affine. Mathilde Vermer associe la poésie à la peinture, choisissant minutieusement des tableaux pour accompagner les textes partagés. « L’idée était de créer un dialogue entre les arts, d’offrir aux lecteurs une expérience sensorielle complète, de les prendre par la main pour que les mots infusent en eux », explique-t-elle.
Un podcast engagé aux multiples dimensions
Ce projet grandit jusqu’à devenir un podcast autour de la poésie contemporaine, porté par quatre axes forts : féministe, spirituel, écologique et politique. Mathilde Vermer veut alterner voix masculines et féminines, célébrer la diversité culturelle, et proposer une spiritualité laïque accessible à tous. « La poésie nous aide à regarder le monde autrement, à oser la contemplation, à mieux aimer les autres et la terre, à faire l’expérience de la beauté, de l’altérité, du mystère et de la joie. »
Son approche féministe se traduit par une volonté de mettre en lumière des poétesses parfois méconnues. « Les femmes ont souvent été écartées du champ littéraire et artistique. Mon but est de rétablir un équilibre, donner la parole à de nombreuses voix, comme celle d’Anna de Noailles, Alejandra Pizarnik, Marina Tsvetaïeva, Hélène Cadou ou Cécile Coulon, pour qu’on puisse entendre leur vision singulière, leurs combats, leur lumière. » précise-t-elle.
Poésie et philosophie en entreprise
Conférencière engagée, Mathilde Vermer intervient aussi en entreprise, mêlant philosophie et poésie pour « fertiliser les imaginaires » et ouvrir des perspectives nouvelles. Elle propose des conférences originales où lectures poétiques et réflexions philosophiques se mêlent pour inspirer les équipes.
« Mon idée, c’est de permettre aux gens de ressentir plus, de sortir de la course à la productivité, de renouer avec la part plus vaste de leur humanité, cette part sensible et généreuse qu’on appelle l’âme. »
En entreprise, ses interventions marquent les esprits par leur originalité. Plutôt que de se limiter à des discours techniques ou managériaux, elle invite les participants à s’interroger sur leur rapport au monde, à la nature et aux autres. « La poésie est un outil puissant pour réenchanter le quotidien, pour ramener de l’émotion et du sens dans les échanges. Elle donne des ressources créatives et de la force morale pour relever les défis de nos existences. »
Une résistance poétique face à la tempête
Si elle se consacre aujourd’hui à l’écriture de deux nouveaux manuscrits romanesques, Mathilde Vermer ne délaisse pas pour autant la poésie. Chaque semaine, elle propose une « consultation poétique » en ligne, choisissant intuitivement un texte qui résonne avec l’actualité ou l’air du temps. « La poésie reste pour moi un refuge, un endroit où se ressourcer, face à un monde parfois désespérant. C’est l’art de se réchauffer le cœur, de revenir à l’essentiel, de puiser de la confiance dans la splendeur du monde, dans nos liens d’amour et d’amitié. Des mots pour tenir, résister, fleurir – même pendant la tempête. »
En combinant création littéraire, partage et transmission, Mathilde Vermer redonne à la poésie ses lettres de noblesse, en en faisant un outil d’espoir et de résilience pour tous ceux qui l’écoutent ou la lisent.
Avec son podcast, ses conférences et ses publications en ligne, elle ne cesse de rappeler que la poésie est bien vivante, actuelle et ultra pertinente. « Plus que jamais, nous avons besoin de poésie pour respirer, pour garder notre capacité d’émerveillement intacte, pour imaginer un autre futur, plus tendre, plus juste, plus libre », conclut-elle avec passion.
Mathilde Vermer
Faire circuler la poésie dans le réel
Mathilde Vermer développe depuis plusieurs années un travail singulier autour de la poésie contemporaine, à la croisée de la création, de la transmission et de l’engagement. Formée à l’écriture romanesque, c’est la découverte d’un recueil de Paul Éluard qui, vers la vingtaine, l’oriente définitivement vers la poésie. Ce basculement ouvre un autre espace d’expression, plus direct, plus organique.
En 2016, bouleversée par l’actualité en Syrie, elle lit Mahmoud Darwich et partage un extrait en ligne. Le geste simple, mais immédiat dans ses effets, marque le début d’un projet de diffusion poétique. Elle associe des poèmes à des œuvres d’art visuel, publiés chaque semaine sur les réseaux, afin d’offrir des “clés de lecture” accessibles. L’approche se structure ensuite sous forme d’un podcast articulé autour de quatre axes : le politique, l’écologique, le spirituel et le féministe.
Ce projet accorde une attention particulière aux voix féminines, souvent marginalisées dans l’histoire littéraire. Vermer cite régulièrement Anna de Noailles, Alejandra Pizarnik ou Marina Tsvetaïeva, qu’elle souhaite remettre au centre. Son engagement se prolonge en entreprise, où elle intervient pour mêler poésie et philosophie, dans un objectif de réflexion collective. Il s’agit, selon ses mots, de “fertiliser les imaginaires” et de réintroduire du sens dans des environnements marqués par l’urgence et la productivité.
Chaque semaine, elle propose également une “consultation poétique” en ligne, en lien avec l’actualité ou les préoccupations du moment. Son approche, ancrée dans le présent, défend l’idée que la poésie est un outil concret de résistance, de lien et de réajustement. Pas une échappatoire, mais un moyen de rester au contact du monde.
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