
10 Avr Les Hugo Awards intègrent la poésie dans leurs distinctions
Dans une initiative inédite, le comité du Worldcon de Seattle 2025 a annoncé l’introduction d’un prix spécial Hugo pour le meilleur poème. Cette décision souligne la volonté de reconnaître l’importance de la poésie dans les genres de la science-fiction et de la fantasy.
Les Hugo Awards, pilier des littératures de l’imaginaire
Créés en 1953, les Hugo Awards sont considérés comme les distinctions les plus prestigieuses dans le domaine de la science-fiction et de la fantasy. Décernés chaque année lors de la World Science Fiction Convention (Worldcon), sous l’égide de la World Science Fiction Society (WSFS), ils portent le nom de Hugo Gernsback, pionnier de la SF moderne et fondateur du magazine Amazing Stories. Ces prix couvrent un large éventail de catégories allant du roman au scénario, en passant par les œuvres graphiques, les fanzines, ou encore les productions audiovisuelles. Le vote est ouvert aux membres de la convention, offrant aux fans un rôle actif dans la reconnaissance des œuvres marquantes du genre.
Un prix dédié à la poésie : une reconnaissance attendue
Le nouveau prix Hugo pour le meilleur poème sera remis lors de la 83ᵉ Worldcon, en août 2025 à Seattle. Il récompensera un poème d’au moins trois vers, publié en 2024, et appartenant à l’un des genres de l’imaginaire : science-fiction, fantasy ou spéculatif. Cette initiative rend hommage à la scène littéraire dynamique de Seattle, qui abrite notamment une librairie entièrement consacrée à la poésie — fait rare aux États-Unis.
Brandon O’Brien, poète lauréat du Worldcon 2025, a salué l’annonce, soulignant que la poésie spéculative permet d’explorer le langage, le rythme et l’émotion avec la liberté formelle propre à l’imaginaire. Elle constitue, selon lui, un espace propice à la réinvention du réel, en phase avec les préoccupations contemporaines du genre.
Une opportunité pour la poésie francophone
L’introduction de ce prix ouvre de nouvelles perspectives pour les auteurs et autrices francophones, dont les œuvres poétiques de science-fiction ou de fantasy peinent encore à se faire une place dans les circuits internationaux. Si les Hugo Awards sont historiquement dominés par les productions anglophones, ils sont de plus en plus attentifs à la diversité linguistique et culturelle.
La France, la Belgique, le Québec ou encore Haïti comptent de nombreuses voix poétiques issues des littératures de l’imaginaire, parfois publiées dans des revues spécialisées comme Solaris, Galaxies ou Le Novelliste. La reconnaissance par les Hugo Awards pourrait inciter davantage d’éditeurs à traduire et promouvoir ces œuvres sur la scène anglophone.
À l’heure où les frontières entre les genres s’estompent, cette ouverture à la poésie constitue un signal fort. Elle pourrait contribuer à faire émerger, au sein même des sphères anglophones, une attention accrue à la richesse et à la singularité de la poésie francophone dans les mondes imaginaires.
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