Les archives de Constantin Cavafy rassemblées au pied de l’Acropole

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Eros, Thanatos, Hypnos : Poèmes

Constantin Cavafy, le grand poète d’Alexandrie de langue grecque (1863-1933), reste encore trop peu connu du public français malgré de nombreuses traductions et l’enthousiasme de Marguerite Yourcenar. Issu d’une famille aisée d’Alexandrie soudain ruinée, Cavafy, devenu humble fonctionnaire, fréquentera toujours l’élégante société mais également les quartiers interlopes où il vivra, en secret, d’homosexuelles amours.

Dédiée à l’un des poètes les plus emblématiques et influents de la Grèce moderne, la maison Cavafy vient d’ouvrir au cœur de Plaka, le quartier historique d’Athènes. Constantin Cavafy, né en 1863 à Alexandrie et décédé en 1933, est surtout connu pour ses poèmes qui explorent des thèmes de nostalgie, d’identité personnelle et culturelle, ainsi que l’histoire hellénistique et byzantine. Sa poésie se distingue par une utilisation maîtrisée du langage et un style unique qui mélange le personnel avec l’historique, offrant des réflexions profondes sur le temps, l’amour et la mort.

Cavafy a publié peu de ses poèmes de son vivant, préférant les partager avec des amis ou les publier dans des revues littéraires de manière limitée. Ce n’est qu’après sa mort que son travail a été largement diffusé et traduit, lui valant une reconnaissance internationale. Ses poèmes « Ithaque » et « Les Villes » sont parmi les plus célèbres, symbolisant respectivement le voyage de la vie et la quête de sens dans un monde en mutation.

Au cœur de l’inhumanité, la poésie a émergé comme un acte de rébellion contre l’oppression, un moyen pour les prisonniers de maintenir leur dignité, de préserver leur identité et de rester connectés à ce qui fait d’eux des êtres humains. Les poèmes écrits au goulag étaient souvent dépourvus de papier et d’encre, gravés dans la mémoire des détenus ou transmis oralement, cachés dans les interstices de la surveillance constante.

La Maison Cavafy, ouverte tout récemment, est dédiée à la préservation et à la célébration de l’héritage du poète. Cette institution est d’abord un musée où sont conservés ses effets personnels, manuscrits et éditions de ses œuvres ; on y découvre plus de 2000 documents, une bibliothèque riche de 966 livres et des effets personnels du poète dont le fauteuil en velours qui trônait dans son salon. Une vitre fine abrite son chapelet, une copie de ses lunettes rondes ou la tabatière frappée de ses initiales qu’il emportait partout avec lui, et qui l’a suivi à Paris. Il en est de même pour ses recueils de poèmes. Ses premiers vers en anglais, en français et en grec. Cette Maison sert également de centre culturel visant à promouvoir l’étude de sa poésie et son impact sur la littérature moderne ;elle offre aux visiteurs un aperçu de la vie de Cavafy, en soulignant son importance dans le paysage littéraire grec et international.

Constantin Cavafis – Un Siècle d’écrivains : 1863-1933

L’émission « Un siècle d’écrivains », numéro 163, diffusée sur France 3, le 15 février 1998, et réalisée par Eglal Errera et Ersi Sotiropoulos.

 

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