La Pléiade enfin dans la Pléiade

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Bibliothèque de la Pléiade, n° 671

Étrangement, aucun volume de la Pléiade n’avait été consacré au mouvement de Ronsard et Du Bellay. Cette lacune vient d’être comblée grâce à l’édition réalisée par Mireille Huchon. C’est désormais une opportunité unique de redécouvrir le dynamisme littéraire des années 1540-1550.

C’est dans l’édition de 1547 des OEuvres poétiques de Peletier du Mans que paraissent les premiers poèmes de Ronsard et de Du Bellay. Très vite, en 1549-1550, sont publiés la Deffence, et illustration de la langue francoyse, qui passera pour le « manifeste » de la Pléiade, et L’Olive, du même Du Bellay, premier recueil de sonnets et de vers lyriques originaux en français, tandis que Ronsard, de son côté, donne le premier recueil d’Odes en français, qu’il assortit de textes théoriques.

À Lyon, entre 1549 et 1552, des recueils de poésie amoureuse voient le jour ; ils sont dus à Pontus de Tyard et à son cousin Guillaume Des Autels, lequel prend en outre une part active aux débats sur les genres littéraires et aux querelles orthographiques du temps.

1552 et 1553 sont des années décisives dans la constitution de la Pléiade, avec Les Amours de Ronsard, ceux de Baïf, la représentation de la première tragédie française à l’antique, la Cléopatre captive d’Étienne Jodelle, et le scandale des Folastries. Muret commente Les Amours de Ronsard. Et celui-ci, dans Le Cinqieme [Livre] des odes augmenté, propose la fameuse élégie au poète Jean de La Péruse (auteur d’une Médée, première tragédie française en cinq actes à être publiée) dans laquelle il sélectionne, en un historique résumant quatre années d’intense production, sept poètes : lui-même, Du Bellay, Tyard, Baïf, Des Autels, Jodelle et La Péruse. Le mot « Pléiade » ne figure pas dans le texte.

Il apparaît en revanche en 1555, lorsque Ronsard dresse dans l’Hymne à Henri II une nouvelle liste. La Péruse est mort ; Des Autels, effacé pour des raisons politiques. Peletier (re)fait son apparition, et Belleau « vien[t] en la brigade / Des bons, pour acomplir la setiesme Pliade ». Cette année-là est d’une richesse inouïe. Tyard augmente ses Erreurs amoureuses. Ronsard et Baïf chantent de nouvelles dames. Dans la Rhétorique de Fouquelin (ou Foclin), ce sont des vers des ouvrages des poètes de la Pléiade qui servent d’exemple pour illustrer les figures de rhétorique. Ces poètes deviennent aussi des personnages mis en scène dans des dialogues contemporains.

La Pléiade ne survivra pas au règne d’Henri II (1547-1559) et à la mort de Du Bellay (1560).

La Pléiade, le renouvellement de la poésie

Poésie : la Pléiade – Français – Première – Les Bons Profs.

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