07 Août Oupoco: La Révolution Poétique Numérique
Oupoco est un projet visant à générer un nombre infini de sonnets à partir d’une base de poésie du 19e siècle, et s’inspirant du modèle imaginé par Queneau dans son ouvrage Cent mille milliards de poèmes.
Un Hommage Moderne à Queneau
Le projet Oupoco trouve son inspiration directe dans le livre emblématique Cent mille milliards de poèmes de Raymond Queneau, publié en 1961. Cet ouvrage propose une expérience littéraire unique avec ses dix sonnets dont chaque vers peut être combiné librement grâce à un ingénieux système d’onglets. Dans l’esprit de cette approche, Oupoco adopte une démarche similaire, mais, en raison des droits d’auteur encore valables sur les sonnets de Queneau, le projet s’est tourné vers la richesse de la poésie du 19e siècle.
Une Collaboration Interdisciplinaire
Pour donner vie à ce projet, une équipe pluridisciplinaire s’est formée, incluant Mylène Maignant, une étudiante du Master Humanités numériques de PSL, aujourd’hui doctorante au Lattice, ainsi que Frédérique Mélanie et Clément Plancq. Leur objectif commun était de développer un prototype capable d’analyser automatiquement la structure des poèmes, des vers, et des rimes.
La création de ce prototype dépend fortement de la base de données utilisée. Initialement, l’équipe a démarré avec moins de 1 000 sonnets. Cependant, grâce à des efforts de collecte rigoureux et divers partenariats stratégiques, notamment avec la Bibliothèque nationale de France, la base de données compte désormais environ 4 000 sonnets librement partagés.
L'Art Rencontre la Technologie
Le projet Oupoco s’est enrichi d’une collaboration avec deux artistes plasticiens, Mathilde Roussel et Matthieu Raffard de l’Atelier Raffard-Roussel. Ensemble, ils ont développé la Boîte à poésie, un dispositif ludique et portable qui permet de présenter le générateur de poèmes dans divers contextes et lieux.
Loin de s’adresser à un public spécifique, la Boîte à poésie offre l’opportunité d’atteindre des audiences variées, y compris celles qui lisent peu ou pas du tout de poésie. En créant un lien tangible entre la poésie et son public, le projet s’efforce de rendre l’art accessible à tous. (lire l’encadré ci-dessous)
L'Avenir de la Poésie Numérique
Oupoco ne compte pas s’arrêter là. Les développeurs explorent actuellement la possibilité d’intégrer des réseaux de neurones pour créer des sonnets « à la manière de » poètes célèbres, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle ère de génération poétique.
Cette démarche expérimentale ambitionne de marier l’approche combinatoire actuelle à l’intelligence artificielle, bien que ces deux techniques soient fondamentalement différentes. Les défis sont nombreux, mais les potentialités le sont tout autant.
Enfin, des démonstrations du générateur auprès de divers publics, notamment dans le milieu éducatif, sont prévues. Ces initiatives visent à renouveler l’intérêt pour la poésie, en la présentant sous un angle nouveau et ludique.
Avec Oupoco, la poésie du 19e siècle trouve une nouvelle jeunesse à travers la technologie moderne. Ce projet audacieux n’est pas seulement une exploration de la poésie numérique, mais un témoignage du pouvoir de la collaboration entre l’art et la science. Les poètes de demain auront sans doute un nouvel outil à leur disposition, un outil qui, tout en honorant le passé, pousse la créativité vers de nouveaux horizons.
L’Ouvroir de Poésie Combinatoire «OUPOCO»
Au LATTICE (ENS), une équipe de chercheurs autour de Thierry Poibeau a créé L’Ouvroir de Poésie Combinatoire «OUPOCO», un projet qui explore la génération de poésie par la recombinaison de vers existants.
La Boîte à poésie
Oupoco, c’est aussi la Boîte à poésie. Grâce à l’Atelier Raffard-Roussel, un dispositif portatif a été conçu pour permettre à toutes les populations d’avoir accès à la poésie. « Si tu ne peux pas venir à Oupoco, Oupoco viendra à toi ».
La Boîte à poésie, c’est un dispoitif à basse consommation d’énergie permettant d’expérimenter le principe de la génération de poésie à partir de poèmes existants. La Boîte est autonome et elle est alimentée en énergie grâce à une manivelle manuelle, suivant le principe que « ce n’est pas parce que la génération est automatique, qu’il ne faut rien faire ». Ue fois le sonnet généré, il s’affiche sur un écran basse résolution intégré au dispositif.
La Boîte à poésie respecte les dimensions du livre de Queneau. Elle est visible à l’Atelier Raffard-Roussel, et lors de certaines manifestations poétiques ou ophtalmiques, mais généralement sans vinaigre balsamique.
Pas de commentaire