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Diffusée sur Arte, la mini-série (3 épisodes) Les Papiers de l’Anglais, réalisée par Sérgio Graciano, invite à une plongée introspective dans l’histoire coloniale de l’Angola. Adaptée de la trilogie littéraire Os Filhos de Próspero du poète et anthropologue angolais Ruy Duarte de Carvalho, elle retrace un voyage à la fois personnel et historique.
L’intrigue suit Ruy Duarte de Carvalho, en quête des mystérieux « papiers de l’Anglais », des documents laissés par son père, aventurier en Angola au début du XXe siècle. Accompagné de son fidèle cuisinier Jonas Trindade, il s’engage dans une odyssée où la mémoire individuelle se mêle aux tourments de l’histoire coloniale portugaise.
Plus qu’un simple récit d’aventures, la série interroge subtilement les dynamiques coloniales sans jamais proposer de conclusions définitives. Les rapports de pouvoir, la lutte pour l’indépendance et les cicatrices laissées par la colonisation sont évoqués à travers le regard complexe des protagonistes. Jonas, ancien résistant angolais, incarne cette mémoire vivante, témoin des transformations profondes de son pays.
Là où d’autres productions auraient cédé à l’action, Les Papiers de l’Anglais choisit le silence et la contemplation. Le spectateur est invité à méditer sur la beauté brute des paysages angolais et sur les rapports humains complexes qui s’y déroulent.
Visuellement, la série déploie un langage poétique rare. Les longues plages silencieuses et les regards habités remplacent souvent les dialogues, créant une atmosphère propice à la réflexion. La voix du narrateur, qui s’apparente à celle de Ruy Duarte lui-même, donne à l’ensemble une profondeur littéraire.
Plus qu’une série historique, Les Papiers de l’Anglais est une exploration de l’âme humaine, nourrie par la poésie et la quête d’identité dans un monde marqué par l’histoire.
Anthropologue, poète et cinéaste angolais, Ruy Duarte de Carvalho (1941-2010) est l’un des grands écrivains lusophones du XXe siècle. Né au Portugal mais profondément enraciné en Angola, il a consacré son œuvre à explorer les notions d’identité, d’exil et de mémoire coloniale.
Sa trilogie littéraire Os Filhos de Próspero, dont s’inspire la série Les Papiers de l’Anglais, mêle récit autobiographique, anthropologie et poésie. Il y décrit les voyages initiatiques à travers les paysages arides de l’Angola et de la Namibie, interrogeant les relations entre colons et autochtones
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