Ce livre est sans doute le plus beau livre écrit par Christian Bobin. Un livre posthume, très court, écrit à voix basse, « murmuré » à sa compagne qui est devenue sa main courant sur le papier quand il n’avait plus la force d’écrire lui-même.
C’est donc d’abord une déclaration d’amour à celle qui a partagé sa vie et qui l’a accompagné jusqu’au bout. Ses mots admirables, comme accrochés à des ailes, s’adressent à Lydie Dattas, elle en est le cœur, le Toi majuscule : « Toi, réservée et princière, donatrice, tu m’as réappris à vivre, miel et vinaigre, roses et tambourin, goutte à goutte, âme à âme. Je sais ce qu’est une vraie femme et que même Dieu est petit à côté.

Mais c’est aussi un livre sur la mort qui a hanté Christian Bobin toute sa vie. Le Murmure est une manière d’apprivoiser la mort et tout ce qui s’éloigne. C’est une berceuse pour lui-même, mais également pour ceux qui traversent la même épreuve. Ce livre possède une disponibilité divine. Il est là, à portée de main. Qu’on l’ouvre, et l’on n’est plus seul. Il vient tout de suite nous secourir.

Auteur d’une quinzaine d’ouvrages Christian Bobin accède, sans le vouloir, sans le savoir, à la popularité avec Le Très-Bas (Gallimard, 1992), un texte poétique en prose consacré à la vie de François d’Assise… Ce texte lui vaut le Prix des Deux Magots et le Grand prix catholique de littérature l’année suivante.

Celui qui fut bibliothécaire, guide ou encore professeur de philosophie poursuit sa carrière littéraire en limitant les apparitions médiatiques.

Outre ses romans et ses essais, Christian Bobin a signé plusieurs recueils poétiques, dont Le Plâtrier siffleur, le dernier en date, en 2018 aux éditions Poesis.