JoeyStarr sur scène pour “Black Label”

© Photos : Arnaud Bertereau
Black Label

6 avril 2024
Festival Mythos
Rennes (35)

31 mai 2024
Friche de la Belle de Mai
Marseille (13)

Le 2 juin 2024
Les nuits de Fourvière
Lyon (69)

Quatre ans après « Elephant man », JoeyStarr revient au théâtre, avec le même metteur en scène. Une épopée littéraire et poétique, des débuts du colonialisme et de l’esclavage à nos jours.

“La poésie est une arme de construction massive”

À partir de l’oeuvre poétique Black-Label écrite en 1956 par Léon-Gontran Damas, l’acteur et rappeur Joey Starr et le metteur en scène David Bobée s’emparent des plus grands écrits de la poésie antiraciste, accompagnés par la musicienne et chanteuse jazz Sélène Saint-Aimé et le chanteur et danseur Nicolas Moumbounou. À leur côté, l’artiste sourd Jules Turlet, traduit le spectacle en langue des signes.

Avec une voix qui transcende les œuvres littéraires sélectionnées, JoeyStarr met en lumière le travail d’une vingtaine d’écrivains et écrivaines, allant du XIIIe siècle jusqu’à nos jours, explorant les écrits afro-descendants jusqu’aux mouvements Black Lives Matter actuels. Parmi les auteurs renommés, on retrouve Aimé Césaire, James Baldwin, Malcolm X, mais également des révélations telles que Léon-Gontran Damas ou Tracy K. Smith. JoeyStarr se trouve pleinement dans son élément dans cette démarche. « C’est sur ce terrain que je n’avais pas totalement réussi à exprimer avec le rap », confie-t-il.

Durant deux heures sur scène, les artistes récitent, chantent et dansent sur les poèmes majeurs de Sonny Rupaire, Lyonel Trouillot, Gérald Bloncourt… Les œuvres sélectionnées critiquent « toutes les formes de ségrégation et de stigmatisation, les tragédies du colonialisme et leurs impacts permanents sur la psyché des afro-descendants », selon Didier Boudet, conseiller littéraire de l’événement.

 

Le spectacle, joué toute la semaine à Lille, est programmé à Rennes en avril, à Marseille en mai et à Lyon en juin. D’autres dates doivent prochainement être annoncées.

Le mouvement de la négritude

Dans l’entre-deux guerres, trois jeunes intellectuels et poètes déracinés s’associent pour fonder la revue l’Étudiant noir : le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, le Guyanais Léon Gontran Damas et le Martiniquais Aimé Césaire. Ce mouvement visait à célébrer l’identité noire, la culture africaine et l’héritage des peuples noirs face au colonialisme européen et à l’oppression raciale. Pour Senghor, la négritude est l’expression d’une fierté noire, mettant en lumière la contribution unique de l’Afrique à la culture et à la civilisation mondiale, notamment à travers ses valeurs d’émotion, de communauté et de symbiose avec la nature. Damas, quant à lui, utilisait la négritude pour dénoncer le racisme et l’aliénation culturelle, plaidant pour une reconnaissance de la dignité inhérente à chaque identité noire. Césaire, de son côté, a articulé la négritude comme un outil de résistance politique et de réaffirmation culturelle, soulignant l’importance de la lutte contre la colonialisation et pour l’émancipation des peuples noirs. Ensemble, ces penseurs ont forgé un discours puissant qui a profondément influencé les mouvements de décolonisation et de droits civiques à travers le monde.

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