«La poésie n’est pas un luxe», écrivait l’essayiste américaine Audre Lorde. C’est donc cette citation qu’a choisie Aurélie Olivier, à l’initiative du fameux recueil Lettres aux jeunes poétesses, en 2021, pour baptiser un festival «parlant .» Car la poésie, ce genre littéraire que l’on pensait disparu avec Rimbaud, Verlaine, Baudelaire et autres maudits, est plus vivace que jamais, incarnée par des personnalités comme Amanda Gorman, invitée lors de la cérémonie d’investiture du président Joe Biden, ou de Rupi Kaur, souvent qualifiée «d’Instapoète.» La poésie a en effet rompu avec les codes classiques – et les circuits traditionnels représentés par les maisons d’édition et les revues spécialisées – pour envahir les réseaux sociaux, les théâtres et les salles de concerts, les murs de nos villes, et même nos téléphones via le SVP («serveur vocal poétique»), un projet qui, comme une réactivation du Dial-a-Poem de feu John Giorno, permet d’entendre un poème en appelant gratuitement un numéro.