23 Juin 23e édition Poésie en arrosoir 4 au 13 juillet
Informations pratiques
- Dates : 4 au 13 juillet 2025
- Lieu : Evologia, route de l’Aurore 6, 2053 Cernier (NE), Suisse
- Accès : de 15 à 35 CHF selon les spectacles | Carte libre accès : 130 à 180 CHF
Du 4 au 13 juillet 2025, en plein cœur du Val-de-Ruz, dans le canton de Neuchâtel en Suisse, le festival Poésie en Arrosoir transforme le site naturel d’Evologia à Cernier en un véritable théâtre à ciel ouvert. Cette 23e édition célèbre une poésie vivante, indocile, polyphonique — entre théâtre, slam, musique et engagement citoyen. Une manifestation unique en son genre, où les mots se plantent comme des graines de résistance.
De Diane di Prima à Christian Bobin : les grandes voix de la résistance poétique
C’est une femme de feu qui ouvre le bal : la Beat poétesse Diane di Prima (1934–2020), figure radicale et libertaire, inspire la création Lettres révolutionnaires de la Cie Patte Blanche. Adapté et mis en scène par Viviane Gay, ce spectacle immersif mêle chant, danse, chœur et poésie pour réaffirmer la puissance de l’imaginaire comme outil de révolte et de réparation.
Autre moment fort : L’Équilibriste, hommage tendre et surréaliste à Christian Bobin (1951–2022), orchestré par sa filleule Hélène Gratet. La pianiste Laurence Garcin accompagne cette rêverie poétique puisée dans L’Enchantement, Autoportrait au radiateur et La plus que vive. Une célébration intime d’un auteur disparu, qui n’a jamais cessé de chercher la lumière dans la fragilité.
Poésie slam, orale, vivante : l’écriture comme performance
Le festival propose deux ateliers d’écriture slam, gratuits, en partenariat avec la Fédération suisse de poésie slam. Animés par Bleue Carmin et Pablito l’Indomptable, ces sessions aborderont la révolte intime (Lettres révolutionnaires, le 5 juillet) et le lien à la nature (Evologia, le 6 juillet). Une scène ouverte, le 7 juillet au soir, invite le public à partager ses textes dans une ambiance bienveillante et spontanée.
Des voix, des sons, des langues
Le festival réunit des artistes qui font dialoguer musique et poésie, souvent avec une coloration politique affirmée. On y retrouve :
– Dominique A, figure majeure de la chanson française contemporaine, qui livrera une version dépouillée et lumineuse de son répertoire (Grange aux Concerts, 4 juillet).
– Laurence Vielle, poète nationale belge en 2016, avec Trash, un slam polyphonique entre percussions, clarinette et urgences sociales.
– Le collectif Pour Une Nuit présente Let Them Eat Chaos, texte dense et percutant de Kae Tempest, porté par Côme Veber. Une traversée urbaine, intense, au cœur de la solitude moderne.
– Natasha Kanapé, poète et militante innue, avec Nikan – Dans cent ans. Accompagnée au piano par Simon Denizart, elle chante la mémoire des peuples autochtones, leur résilience, leur avenir.
Récits de luttes, chants de la terre, mots d’insoumission
Le festival rend également hommage à Michel Bühler (1945–2022), chansonnier vaudois et ardent défenseur des causes sociales. Le concert Que sont devenues tes chansons et nos amours… réunit amis et musiciens qui l’ont accompagné sur scène. Le spectacle Contre les bêtes, texte grinçant et écologique de Jacques Rebotier, ou encore Six pieds sous ciel, nouvelle création du même auteur, prolongent la réflexion sur notre époque, entre satire, lucidité et humour.
Un ancrage fort dans le territoire
Le site d’Evologia, avec ses serres, jardins et espaces naturels, n’est pas un simple décor : il est partie prenante du festival. Ce cadre inspire aussi bien El Duende, hommage à Federico García Lorca par le Théâtre Frenesi, que La Mòssa, quatuor féminin polyglotte mêlant chants traditionnels et rythmiques percussives venues d’Italie, d’Occitanie ou de La Réunion.
La restauration se veut aussi poétique : le restaurant La Terrassiette propose un menu différent chaque soir, en lien avec les spectacles programmés. À chaque création, sa saveur.
Porté par Vincent Held (direction artistique) et Laurence Iseli (communication), Poésie en Arrosoir affirme son identité : un lieu de création, de résistance douce, de beauté partagée. Loin du bruit, mais jamais hors du monde.
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