Ce prix, créé début 2025 par le Printemps des Poètes en partenariat avec le Marché de la Poésie, vise à mettre en lumière des écritures qui bousculent, dérangent, déplacent les lignes. Gouttard, avec sa plume radicale et contrastée, entre parfaitement dans cette définition – et va même plus loin.

Dommage est un objet littéraire non identifié : à la fois exubérant et minimaliste, lyrique et frontal, il navigue entre les extrêmes. Le recueil alterne fulgurances stylistiques et passages bruts, sans chercher à lisser le discours. On y trouve des tensions entre euphorie et désespoir, entre baroque assumé et dépouillement radical. Une poésie qui s’écrit à vif, à fleur de peau.

Victor Malzac, dans Libération, parle d’un « subtil aux trésors », un livre court mais dense, qui avance masqué. Derrière une apparente désinvolture se cache une vraie rigueur d’écriture, une profondeur qui se mérite. Loin des figures figées, Gouttard joue avec les codes poétiques, les déconstruit sans les mépriser. Dommage ne cherche pas à plaire : il cherche à dire. Tout. Fort. Et autrement.

Le jury – composé de neuf personnalités littéraires issues de différents pays francophones – a salué une « poésie escarpée qui interpelle, qui dérange », capable de faire basculer la langue dans une modernité audacieuse.

Avec ce premier Grand Prix Nouvelle Donne, la poésie francophone affirme une orientation claire : ouverte, engagée, expérimentale. Et désormais, l’un de ses visages les plus marquants s’appelle Alexandre Gouttard.