Affaire Tesson : comment aborder la diffusion de la poésie ?

© Photo : ©Jack Tribeca / Bestimage

Suite à la parution d’une tribune dans le journal Libération, exprimant une vive opposition au choix de Sylvain Tesson comme figure de proue du Printemps des poètes, quelles conclusions tirer de la controverse qui a éclaté ?

Cette situation a plongé le festival dans une crise significative. Vendredi 26 janvier, Sophie Nauleau, la directrice artistique, a présenté sa démission et cela juste quelques semaines avant le lancement de l’édition 2024. Cette décision faisant suite à la tribune parue le 18 janvier dans Libération, rédigée par des écrivains tels que Nancy Huston, Baptiste Beaulieu et Chloé Delaume, critiquant vivement l’écrivain pour ses positions jugées « réactionnaires » et le qualifiant de représentant de l' »extrême droite littéraire ».

Parmi les sympathisants de gauche, certains estiment cette attaque justifiée, tandis que d’autres la considèrent totalement infondée. Jack Lang, ancien ministre de la Culture, a qualifié cette campagne de « stupide », un « non-sens » et une « offense à la poésie ». Nicolas Mathieu, lauréat du prix Goncourt 2018 et aux convictions de gauche, s’est interrogé sur les motivations poussant auteurs et autrices à s’unir non contre des idées, mais contre une personne.

Bien que les opposants de Sylvain Tesson se réfèrent au livre de François Krug, « Réactions françaises, enquête sur l’extrême droite littéraire », ce journaliste y montre principalement les nombreuses connexions de l’écrivain avec l’extrême droite, sans pour autant attester de son engagement politique actif dans ce milieu.

Sylvain Tesson, lors de sa première prise de parole sur France 2, a exprimé son désarroi : « Quel est mon crime, et qui sont mes juges ? (…) Je suis déçu de réaliser que ceux qui devraient être des bardes choisissent plutôt de devenir des juges ». Il a ajouté : « Je peux accepter d’être traité de rétrograde, voire de ringard (…) Mais ils ont utilisé un terme qui représente le summum du conformisme et qui met fin à toute discussion : “extrême droite”.

Finalement, avec une telle polarisation, Charles Baudelaire aurait sans doute été jugé trop réac, Georges Bernanos trop catho, et que dire d’Aragon de Hugo et des autres ?

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